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Le volontariat International et ses dérives, sa face cachée

Dernière mise à jour : 9 mars 2020

Nota Bene : Cet article au ton parfois léger et clairsemé de références à la pop culture soulève des questionnements importants. Le sujet est celui du volontariat international (ou aide au développement) ainsi que de ses dérives et conséquences néfastes. J’aimerais pousser chacun d’entre-nous à s’interroger à l’aide de plusieurs niveaux d’analyse. Prenez le temps de le lire consciencieusement malgré sa longueur. Merci d’avance et bonne lecture.


Aaah février et ses vacances ! Quel beau mois que tu risques de passer à réviser tes partiels alors que tu rêves déjà de juillet et de sa douce chaleur. Je le sais, je te vois la goutte au nez, frissonnant dans ton gros pull-over, à étudier sous une montagne de plaids. Ton imagination t’égare. Tu sens le soleil des îles pétiller sur ta peau suave tandis que les effluves de monoï rompent ta concentration jusqu’alors optimale. Ni une, ni deux, tu défies la trigonométrie Google à la quête du séjour parfait pour cet été. Tu parcours les sites durant des heures avant que Jiminy Cricket ne frappe à ton cerveau. Pris dans les mailles du filet de la bonne conscience, - oui oui, celui-là même qui t’a permis de résister à la fast fashion ainsi qu’à la consommation de foie gras - tu optes avec fierté pour le voyage humanitaire. Mais oui, quelle bonne idée ! C’est vrai quoi, après tout il n’y a aucun mal à associer plaisirs de vacances et aide humanitaire, si ? Et bien SI. Les voyages humanitaires sortent tout droit de la boîte de Pandore, ils sont semblables à Gollum : une chose ambivalente que l’on pense fondamentalement bonne mais qui révèle bien rapidement sa noirceur et ses travers. Cette chose, on la présuppose plus qu’on ne la connaît lorsqu’on ne s’y intéresse pas de près, et c’est justement ce que je vais te démontrer au fil de cet article. Alors suis-moi jeune padawan, plongeons ensemble dans le côté obscure des « voyages humanitaires », comme tu les appelles si bien.


Le vocable « humanitaire », un écueil fondamental


La notion de « voyage humanitaire » est elle-même problématique car fausse. En effet, le voyage ne peut être associé à de l'humanitaire, qui s’inscrirait alors dans le cadre juridique du droit international humanitaire ou celui du droit des conflits armés. L’action humanitaire est une action principalement étatique limitée dans le temps car répondant à une situation de crise. Il s’agit d’organiser des actions de secours à des situations de conflits armés, d’apporter la protection à une population de civils, de blessés et malades ou de prisonniers de guerre. L’action humanitaire s’applique également aux conséquences de catastrophes naturelles de grande ampleur provoquant une situation de crise. Tu auras bien compris que tu ne peux prétendre à une action humanitaire en tant que simple civil. En outre, les actions d’aide à l’étranger auxquelles tu as accès sont de longue durée et ne répondent guère à un contexte de crise à proprement parler. Lorsque le terme de « voyage humanitaire » est évoqué, il est en réalité question d’aide au développement, ou plus largement de volontariat international.


Il m’est impossible de t’en vouloir si tu emploies une mauvaise formulation car cette dernière est utilisée à tort et à travers par la majorité d’entre nous et de nombreux sites internet. Tu te demandes sans doute pourquoi des sites dédiés à ce genre de « séjour » semblent ne pas avoir connaissance du vocabulaire adapté à leur activité ? Ou peut-être l’as-tu compris par toi-même ? Et oui, ces sites se servent de « l’humanitaire » pour appâter, entre autres, les petits étudiants comme toi et moi afin de s’enrichir sur le dos de leur bonne conscience, négligeant toute conséquence désastreuse sur les populations visées. Cela s’appelle du « volontourisme », et c’est un fléau en pleine expansion.


Le « volontourisme », une nouvelle dérive du volontariat international


Le « volontourisme », mot-valise composé de volontariat et de tourisme, désigne l’activité lucrative du concept « d’humanitaire » reprenant les pratiques du tourisme de masse pour les appliquer au secteur de la solidarité. Il s’agit de séjours organisés de durées variables visant à une aide sociale ou environnementale au sein d’un pays étranger, souvent pauvre. Ces voyages aux tarifs exorbitants sont présentés comme un volontariat international par des agences prêtes à tout pour faire du profit sur la misère d’autrui. Ces arnaques posent un problème d’éthique en raison de leurs méthodes malsaines - provoquant souvent un sentiment culpabilité chez des jeunes, parfois mineurs, qui se détournent de leur engagement - , mais leurs conséquences sont souvent bien plus graves que la culpabilité et le potentiel désengagement des âmes charitables qui se sont faites volées.


En effet, les sociétés commerciales qui pratiquent le « volontourisme » permettent à n’importe qui, moyennant finance, d’enseigner dans des écoles ou de se jouer médecin le temps d’une semaine, et ce sans aucune expérience ni formation. De plus, le casier judiciaire des voyageurs souscrivant à de telles offres n’est pas vérifié, ce qui ne les empêche nullement de prendre en charge des femmes et des enfants le temps du séjour. Et lorsque les conséquences de ces « voyages de bonne conscience » ne sont pas désastreuses, elles sont tout bonnement absentes. Et oui mon ami, bien souvent l’aide à la population ou à l'environnement censée être au coeur de l’aventure ne représente que 10% du séjour alors fondé sur du tourisme standard sous couvert d’un « humanitaire » ne servant qu’à gonfler les prix. De quoi s’interroger largement sur la raison d’être de tels séjours qui ne cessent pourtant de se développer en France et en Europe depuis la fin du XXème siècle.


Ne te laisse pas avoir par de belles pages web ou les photos mi-paradisiaques mi-larmoyantes des agences de voyages pratiquant le « volontourisme » comme il en regorge sur le net. La solidarité demande beaucoup d’engagement personnel, mais certainement pas financier - si ce n’est le coût du trajet - alors garde en tête qu’on ne paye pas pour aider autrui. Les volontariats internationaux requièrent d’autres investissements que pécuniaires, et lorsqu’ils sont bien organisés, ce n’est pas de la tarte ! Bref, privilégie les associations aux agences, elles sont beaucoup plus encadrées que ces dernières depuis le scandale de l’Arche de Zoé en 2007. Si tu n’as pas eu vent de cette organisation caritative ayant tenté d’enlever une centaine d’enfants dans le cadre d’une « aide aux orphelins » du Darfour afin de les faire entrer en Europe, je t’invite à consulter les liens ci-dessous. Tu possèdes à présent toutes les clefs pour trouver le volontariat de tes rêves... Mais cela ne devrait-il pas rester un rêve. Après tout ? Il serait bon de creuser la question et de s'intéresser à la nécessité à agir ainsi qu’aux motifs de cet engagement.


Liens scandale Arche de Zoé :

https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/02/arche-de-zoe-retour-sur-un-fiasco- humanitaire_1798665_3224.html


Le volontariat international, aussi bénéfique et nécessaire qu’il y paraît ?


Dis, tu trouves ça logique de partir une semaine à un mois sauver la mangrove en Indonésie alors que cela équivaut à au moins 26 heures de vol et 4,90 tonnes d’émission de CO2 ? Il n’y a pas besoin d’être Greta pour faire une crise cardiaque face à ce non-sens environnemental aussi flagrant que désolant. Et c’est exactement pareil pour ce qui est du sauvetage de dauphins ou de la protection des éléphants, ta présence n’est que trèèèèèès rarement utile. Certes, ces exemples véridiques se rapportent principalement à du « volontourisme », mais les associations ne sont pas en reste, crois-moi ! Il s’agit d’actions à court terme qui sont plus néfastes pour les animaux qu’utiles. Bien souvent, les locaux ou des professionnels bénévoles peuvent se charger de la tâche sans que tu n’aies besoin de traverser la planète et contribuer activement à ton empreinte carbone. En outre, face à ton manque de compétence et d’expérience dans de tels domaines, tu risques de faire plus de dégâts qu’autre chose, alors laisse ces pauvres bêtes tranquilles. Ne crois pas les actions sociales beaucoup plus efficaces, bien au contraire. Certains pays à fortes demandes de « volontouristes » ont vu éclore de faux orphelinats et hôpitaux. Pires encore, des études récentes ont démontré que ce genre de volontariat au coeur d’orphelinats avait pour conséquence de créer des orphelins. Et même en cas d’authenticité, un étudiant français peut-il apprendre efficacement l’anglais et les maths à des enfants en situation de scolarisation précaire ? L’enseignement n’est pas son métier. Par ailleurs, un étudiant, à moins qu’il ne soit en césure ou en année sabbatique, limitera son séjour à une période comprise entre une semaine et quatre mois. Des enfants en situation difficile n’ont-ils pas besoin de repères stables auxquels ils pourront s’attacher et se confier plutôt que de touristes de passage pour abreuver leur bonne conscience ?


Cette face cachée des volontariats internationaux déterre la question des motifs d’engagement. Effectivement, si beaucoup de volontaires sont animés par un idéalisme rose bonbon, ils sont encore plus à l’être pour de mauvaises raisons. Ces motifs peuvent être le besoin de reconnaissance, de valorisation, une envie de se démarquer ou l’ambition d’intégrer certains cursus sélectifs. Parfois les volontaires sont même présents en stage, autant dire pas si volontaires que cela. La pérennité de volontariats internationaux et de l’aide au développement repose largement sur ce souci de bonne conscience, effet direct de l’incorporation d’un « white savior complex » - ou complexe du sauveur blanc - extrêmement bien enraciné dans nos sociétés occidentales. Tu ne peux pas t’en démettre, mais tu peux en prendre conscience pour mieux agir. C’est une étape aussi nécessaire que de se questionner sur la capacité des locaux à s’en sortir seuls ou sur le bien-fondé de certaines actions, car il s’agit de thèmes transversaux.


White savior complex, ou le besoin d’aider l’étranger, héritage malsain d’une histoire coloniale


Le white savior complex, ou white saviorism, désigne le besoin pour les Occidentaux - même si cela n’est pas qu’une question de région du monde - d’aider coûte que coûte les populations principalement d’Afrique et d’Asie. Il s’agit d’une chose profondément ancrée en chacun de nous et présente au quotidien au travers de nombreux canaux comme les médias ou l’école. Tout le monde est touché par le phénomène et peu sont ceux qui en ont conscience. Son ampleur iconographique n’est pas déterminée mais le mythe du bon petit sauvage est perpétré de manière insidieuse, ne serait-ce que par les films mettant en scène le sauveur blanc qui révolutionne à lui seul toute une communauté, l’extirpant d’une misère funeste. La focale ethnocentrée des cours d’Histoire en France projette une vision déformée des faits et tend à amplifier un phénomène inhérent à un passé colonial commun. C’est du colonialisme occidental et de la conquête du « Nouveau Monde » que provient ce white saviorism alors entretenu par la tendance interventionniste des Etats d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest. Aujourd’hui, le white savior complex peut prendre des formes plus ou moins diffuses n’effaçant guère notre héritage paternaliste. Les pays du Tiers Monde sont infantilisés, présentés comme des terres reculées, peu civilisées et d’une extrême pauvreté alors qu’il existe pourtant, pour chacun de ces pays, des villes modernes comme partout ailleurs. Les populations de ces régions sont alors stigmatisées comme sauvages, incapables, dans l’attente constante de l’aide d’autrui. Cette aide, elle est en réalité presque imposée par des états ayant tout intérêt à garder la mainmise sur ces pays en les maintenant faibles, et est entretenue par des grandes organisations inter-étatiques comme le FMI et ses versements à ces états assistés. La dépendance se fait alors au profit de l’autonomisation de ces sociétés et de leur population, il suffit de jeter un oeil à certaines politiques étrangères. De là découle de la condescendance vis-à-vis de ces cultures et régions du globe. On expose l’étranger comme un trophée, on l’objetise pour flatter son égo, bafouant toute intimité. Combien de célébrités se sont sentie obligées de s’afficher entourées d’enfants noirs, le sourire aux lèvres, simplement pour dévoiler au monde leurs bonnes actions qui relèvent pourtant du privé ? Les enfants concernés ne sont pas en mesure de s’opposer à leur mise en scène car ils subissent une forte violence symbolique, le poids d’un adulte, aisé et souvent blanc qui n’est autre que le reflet de siècles de colonialisme et d’esclavage. Ressens-tu la force de toutes ces dynamiques inconscientes qui traversent l’humanitarisme ? La première conséquence de ce voyeurisme ignoré, de cette bonne conscience qu’on met en images, c’est bien entendu le « volontourisme » dénoncé plus haut. Et si tu n’entres pas forcément dans cette logique à la mode du volontariat international, tu es souvent encouragé au don d’argent. Il s’agit d’une pratique encore plus vicieuse en fonction des organismes et associations, car si la théorie est intéressante, l’argent sert plus souvent à payer les employés qu’à l’aide sur le terrain. On en revient à l’incapacité d’efficience. Le problème n’est ni ta bonne volonté, ni l’objectif final, mais sa mise en place et les enjeux qui nous transcendent. Le white savior complex doit te pousser dans tes retranchements et t'amener à te demander si tu fais les choses car tu as intégré l’idée qu’elles devaient être ainsi, ou parce que tu y as réfléchi et que cela te semble éthique. Il est nécessaire d’élargir le prisme de la pensée, faire preuve de plus de lucidité que de sentiments face aux « voyages humanitaires » tels qu’ils nous sont présentés, et savoir renoncer en l’absence de légitimité.


La légitimité à agir, un critère trop souvent occulté


La légitimité, avoue qu’on n’y pense pas tellement. C’est une grosse erreur car c’est sur elle que repose une grande partie de l’éthique d’un volontariat international. Ne vois-tu pas l’ingérence malsaine inhérente à certains projets d’aide au développement ou à l’environnement ? Prenons un exemple révélateur quoique plutôt extrême : Imagine que tu crois un Brésilien qui t'explique qu’il est en vacances à Paris mais qu’il préfère aider les sans-abris plutôt que de visiter la capitale comme un simple tourisme. Qu’il s’agit d’un combat primordial car ça le révolte de voir de telles disparités au sein d’une même société, que la France a besoin d’aide pour prendre en charge ces personnes qu’il est lui-même venu sauver de la précarité et de l’injustice. Aïe, ça commence à coincer, blasé dans ton égo de petit français, l’envie monte de remettre ce touriste culotté à sa place. C’est vrai ça, ne peut-il pas voyager insouciamment au lieu de s’occuper d’affaires qui ne le regardent pas ? C’est vrai, il y a déjà de quoi faire à Rio en ce qui concerne les inégalités. Et là, tu as tout compris au problème de la légitimité : N’y a-t-il pas assez à faire chez soi avant de s’engager à l’étranger, et comment les populations perçoivent-elles cette aide ? Cette aide qui te semble primordiale t’a-t-elle été demandée ? Ne crois-tu pas, avec tout ce qui fut évoqué plus haut, qu’elle est souvent imposée, parfois même avec violence ? Qu’est-ce qui fait que toi, petit occidental, tu peux te permettre une telle ingérence sous couvert de bonnes intentions ? Car mon exemple, a peu de chance de se concrétiser en raison du white saviorism et d’une absence de légitimité naturalisée chez les autres gouvernements que ceux d’Europe et d’Amérique du nord. Désolée de te l’apprendre, mais tu n’es pas légitime à mener n’importe quelle action, n’importe où dans le monde. Toutefois, tu n’es pas dépourvu de toute légitimité bien qu’elle demeure restreinte et inhérente au parcours de vie de chaque individu.


Voici, selon ma propre réflexion dont il me paraît intéressant de faire part, quelques conditions légitimant certains volontariats internationaux :


Je parlerai premièrement, et selon mes propres termes, de « légitimité géographique » regroupant les questions de nationalité, d'origine ou du pays dans lequel on choisit de s'installer à long terme. En tant que citoyen Allemand par exemple, tu es totalement autorisé voire encouragé à t’engager au sein de ton pays, l’Allemagne. Il en va de même pour les doubles nationalités. Si tu as des origines marocaines mais que tu es français, que tu es imprégné d’une double culture et d’une connaissance du pays de tes aïeux, alors tu n’as aucun doute à avoir sur ta légitimité d’action en France - métropolitaine et outre-mer - comme au Maroc. Il s’agit d’une légitimité géographiquement située et que l’on ne choisit guère. L’expatriation permet quant à elle d’obtenir une légitimité dans le pays de résidence croissante au cours du temps. Cela introduit ce que j’appelle la « légitimité de compétence » qui s’acquiert au fil d’un parcours universitaire, grâce à son métier ou à un engagement déjà important. Cette légitimité dépend de nos choix de vie et des compétences acquises tout du long. C’est le cas des étudiants en médecine, des juristes, de ceux qui visent des carrières dans l’humanitaire, le vrai, etc. La liste n’est pas exhaustive, et il s’y ajoute les militants engagés dans leur pays qui souhaitent étendre leur champ d’action. Ce type de légitimité est certes plus vaste, mais il n’en demeure pas moins spécifique. J’aimerais ajouter, selon un point de vue personnel et ethnocentré, que l’Union Européenne entre dans le cadre d’une légitimité géographique par la notion de citoyen européen. Les engagements qui ne sont pas du volontariat international mais plutôt du bénévolat à l’étranger peuvent se légitimer en partie lorsque l’on soutient un ami lui-même légitime dans ses actions. Cela semble être un cas particulier en marge du sujet traité, je ne m’y attarde donc pas et te propose de t’engager en France (puisque tu lis cet article, tu es sûrement très légitime). Il reste tant de combat à mener près de soi, et la palette d’engagements se décline à l’infini. Si tu n’as pas envie ou trop peu de temps pour t’engager, ne le fais pas car sans raison et à contrecœur cela perd tout son sens. S’engager à cours terme, mystifiant l’expérience volontaire parfois inutile ou néfaste, est souvent très valorisé par les grandes écoles contrairement à un engagement à long terme au sein de de son pays plutôt banalisé par les mêmes institutions. Il y a un truc exotique qui fait que trois mois à donner des cours à des enfants en Afrique est socialement plus valorisé que d'être bénévole depuis cinq ans à La Croix-Rouge. Ce n’est pas normal et, la solidarité, l’empathie et l’engagement général ne doivent pas servir qu’à combler le blanc d’un CV ! Une prise de conscience est nécessaire, nous sommes sur la bonne voie pour rendre cette prise de conscience collective. Alors mon petit Harry, utilise ton Nimbus 2000 pour sa fonction première, à savoir balayer devant ta porte avant de sauver le monde de sa misère (et du méchant sorcier sans nez ).


Conclusion, je pars ou non ?


La tendance serait d’opposer un non catégorique aux volontariats internationaux, mais je crois profondément qu’il peut en résulter de bonnes choses, alors je dis « pourquoi pas ? ». S’il te plaît, réfléchi juste à deux fois avant de te lancer à corps perdu dans une telle aventure qui doit être avant tout humaine et légitime. Je t’en saurai gré, car loin de moi l’idée de blâmer tes louables projets. Non, je souhaite simplement éveiller ta candide conscience en lui dévoilant les plus noirs rouages de ce monde. Si ce projet te tient à cœur pour les bonnes raisons, que tu as du temps et de l'énergie, que tu trouves intérêt et légitimité à agir dans un endroit ou un domaine précis sans te laisser prendre aux pièges des agences malhonnêtes et des associations en carton-pâte, alors fonce ! J’en appelle simplement à ta vigilance et à une prise de conscience sur des enjeux qui te dépassent mais qu’il est en ton pouvoir de limiter, et surtout à partager. Tu es déjà parti en volontariat international et tu te sens coupable ou gêné par ces choses auxquelles tu n’avais pas vraiment pensé auparavant ? Ne le sois pas, on apprend de ses erreurs et je sais que ça partait sans doutes de bons sentiments, l'essentiel est là. Si tu es dans ce cas, j'imagine que tu as beaucoup à dire sur cette expérience, alors n’hésite pas. Enfin, je te rappelle que l’on peut s’immerger dans une culture, apprendre de nombreuses choses et rencontrer des personnes formidables sans passer par le volontariat. C’est même bien souvent préférable. Surtout, prends ton temps, fais les choses avec ferveur et passion. Pense à t'engager à une moindre échelle de manière plus efficace, et n’oublie pas : avant de sauver le monde, commence par sauver ton semestre !


Travaille bien, Gaby



 

Pour approfondir, voici quelques liens classés par thèmes bien que certains s’entrecoupent :


« Volontourisme »:

https://www.servicevolontaire.org/mission-volontariat/fr/non-au-volontourisme/

https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/05/28/les-derives-du-volontourisme-chez-les- etudiants_5468320_4401467.html


White Savior Complex :

https://sorbonnehumanrights.wordpress.com/2019/02/14/quelques-mots-sur-le-complexe-du- sauveur-blanc-ou-le-white-saviorism/

https://youtu.be/I8Ptj0IZa3A


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